Des parents presque parfaits

En cette période de confinement, les opinions sur ce qu’il faut faire en tant que parent avec nos enfants se polarisent. D’une part, il y a ceux qui donnent des outils, qui partagent des astuces pour donner un rythme aux enfants et proposent des activités créatives et épanouissantes. D’autre part, il y a ceux qui voient dans ce courant une injonction à être parfait (et sans doute que certains articles ont cette tendance). “Amis confinés, foutez-vous la paix !”, ai-je lu récemment dans les médias. 

Dans cette opinion, l’auteur généralise les difficultés traversées. “Tout le monde a difficile”. Pas forcément. De nombreuses familles sont très heureuses avec leurs enfants à la maison. Certaines font même ce choix volontairement (même si en temps normal, cela n’implique pas le confinement) toute l’année, pour celles qui font le choix de l’éducation en famille. Et sans pour autant être engagé dans ce choix, certains y voient l’opportunité de passer du temps ensemble et en profitent.

Cela ne veut pas dire que tout est toujours tout rose. Chaque parent rencontre des moments de tensions avec ses enfants, son conjoint. Mais le bilan final n’est pas toujours négatif, loin de là.

A côté de ça, c’est vrai que c’est galère pour certains. Nous ne sommes pas tous égaux dans ce confinement, loin (très loin) de là. Certains ont une grande maison et un jardin, d’autres sont coincés dans des appartements et ont des problèmes d’argent. Et même au-delà de ces considérations de contexte, cela peut-être vraiment compliqué. Alors oui, on peut être tenté de laisser les enfants devant la télé ou la tablette. De se couper. De faire “ce que l’on peut”. Alors, oui, faire “ce que l’on peut”, c’est l’essentiel. Mais j’ai envie d’inviter à ne pas oublier que nous pouvons être accompagné quand c’est vraiment compliqué. Parmi mes clients, j’ai rencontré des personnes qui avaient ce genre de vécu et qui après avoir travaillé sur les causes ont pu (re)trouver de la joie à jouer avec leurs enfants ou (re)trouver un quotidien plus apaisé.

Alors oui, “foutons-nous la paix”. Et commençons par arrêter de projeter notre vécu chez les autres. Peut-être que nous avons facile ou difficile. Peut-être que d’autres y arrivent mieux ou moins bien que nous. Est-ce cela qui a de l’importance? Se mettre des exigences trop élevées et se comparer aux autres est un facteur de stress. Trop de stress pendant trop longtemps avec un manque de ressources est la recette pour le burn-out. Alors finalement, peu importe ce que fait l’autre, ou en tout cas ce qu’il en dit sur les réseaux sociaux.

Si vous avez difficile, profitez des outils mis à votre disposition. Il y a des psychologues, des coachs parentaux qui sont disponibles par téléphone ou en visioconférence. Les difficultés peuvent nous éloigner des souhaits que nous avons pour notre famille. Se libérer de ce stress quotidien pourrait bien être la meilleure source d’énergie dont vous auriez besoin.

Je vous invite à ne pas attendre la fin du confinement pour résoudre vos difficultés. On pourrait être tenté de “serrer les dents” et attendre que tout recommence “comme avant”, avec l’école, les activités extra-scolaires, les scouts. Et si ce n’était pas souhaitable? Et si, comme pour l’économie fonçant droit vers le mirage de la croissance sans fin, nous avions ici une opportunité unique de changer ? Profitons-en pour nous interroger sur nous-mêmes et voir quelles sont nos opportunités de grandir. Et peut-être qu’à la fin de ce confinement, nous en ressortirons tous plus sereins.

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Commentaires

  • Maman Chamboule Tout 28/04/2020 11:54 (Il y a 4 années)

    Merci de rappeler qu’on peut aussi se sentir bien un confinement, et que finalement, chacun fait aussi comme il veut et peut !

    • Maëliss Layeux 28/04/2020 12:06 (Il y a 4 années)

      Merci pour ton commentaire! Je pense qu'il est essentiel de sortir de l'injonction à être heureux ou malheureux! :)

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