Comment se préparer à la douleur de l'accouchement ?

Vous venez d’apprendre que vous êtes enceinte ? Le jour “J” approche… et la peur ou les questions autour de la douleur peuvent se faire de plus en plus nombreuses. 

C’est quoi la douleur de l’accouchement ?

La douleur, c’est un signal d’alarme qui permet à notre corps de savoir que “quelque chose se passe” et qui nous permet ainsi de mettre en place des actions pour prendre soin de nous. Par exemple, dans le cas de la naissance, cela va, par exemple, de prendre conscience des positions qui nous font le plus de bien. Que le mouvement nous soulage, nous accompagne….

Notre interprétation de ce signal est fondamentale. Si nous le voyons comme un signe de danger, si nous sommes dans une culture qui nous dit que nous ne devons surtout pas avoir mal, notre vécu de la douleur sera différent. Le vécu de la douleur est donc un phénomène complexe et personnel. 

Cette douleur n’est pas comparable ni quantifiable. C’est pour ça que je vous invite à être vigilent.e lorsque des amies échanges sur leur vécu. Certaines (c’est ce qu’on entend le plus souvent) pourront avoir une vision très "négative" de cette douleur et d’autres vous en parlerons très différemment. On entend d’ailleurs régulièrement des remarques du type : « il faut être folle pour refuser la péri ». Et c’est certains que si nous avons réellement souffert durant la naissance de notre enfant, il peut être impensable que d’autres fasse le choix de « subir » cela.

Mais en fait, chaque femme va avoir son vécu, son ressenti… En fonction d’elle, de sa sensibilité mais pas que, loin de là ! Ce n’est pas parce que vous vous jugez sensible à la douleur que vous aurez besoin de péri et ce n’est pas parce que vous êtes “résistante” que vous ne la demanderez pas !

A quoi sert la douleur durant l’accouchement ?

La douleur est donc un message que nous recevons pour nous informer que « quelque chose se passe ».

La douleur de la naissance permet différentes choses :

  • Vous guider pour ouvrir les portes et laisser passer votre bébé : ouvrir votre col, ouvrir votre bassin, détendre votre périnée. Je suis toujours émerveillée, quand j’assiste ou que je vois une naissance ou la femme est libre… c’est la beauté et la puissance. La femme bouge, change de position, danse, fait des mouvements… guidée par ses sensations ! Il n’y a pas de nécessité de réfléchir (que du contraire !). Mais de lâcher prise. Plus vous lâchez prise, plus vous êtes connectées à ces sensations et faites ce qu'il faut pour les accompagner et donc les vivre au mieux.
  • Lâcher prise : certaines mamans que j’accompagne me disent : "Je suis quelqu’un qui est beaucoup dans le contrôle : comment vais-je faire ?" Préparer votre contexte ! Lâcher prise quand nous sommes en train de donner naissance, cela ne se fait pas volontairement. Ce sont des méchanismes biologiques clairement intégrés dans notre biologie. Plus nous aurons un environnement favorable à cela, et plus ce sera facile
  • Se sentir puissante dans sa féminité, maternité : beaucoup de mères ayant vécu une naissance accompagnée, vécu une naissance qui donne confiance en sa puissance de femme parlent d’une transformation durant ce processus. (Attention, cela ne signifie pas que si vous n'avez pas ressenti cette transformation, que vous ne serez pas une mère suffisamment bonne !)
  • Vous préparez à ce grand voyage qu’est celui de devenir mère. 

Mais après tout, faut-il spécifiquement lui donner un sens? Vous pouvez en avoir besoin ou non. C'est votre chemin, vos réponses. 

Se préparer physiquement à l'accouchement

Ce qui peut aider, une préparation physique comme la méthode de Gasquet. Mettre au monde son bébé, c’est un marathon. Si je vous dis de vous lancer dans un marathon, là, maintenant alors que vous n’avez aucune préparation, vous savez que cela n’est probablement pas l'idée de l'année ! Il en va de même pour la naissance. 

Bien sûr, vous me direz que depuis que le monde est monde les femmes mettent au monde leur bébé sans se préparer. Et je suis entièrement d’accord avec vous. 

Cependant, la sédentarité est récente dans notre histoire. Nos mères, grand-mère travaillaient, physiquement, jusqu’au dernier moment ou presque… Je pense donc que ce sont des réalités qui ne sont pas comparables.  

De plus, nous valorisons aussi dans notre culture des pratiques physiques qui vont rendre la sangle abdominale rigide, comme un mur de brique qui peut rendre la naissance plus compliquée. Or nous avons besoin d’un périnée et d’une sangle abdominale élastique et tonique et non rigide ou fatigué. 

Se préparer mentalement

Explorer nos résistances, nos craintes, nos peurs déjà durant la grossesse nous aide justement à désamorcer pour que durant la naissance elles ne soient pas envahissantes. En parler avec les professionnels qui nous accompagnent va leurs permettre de nous accompagner par des mots si lors de la naissance ils font surface.

Je dirai la même chose que je dis en coaching parental et lors de mes ateliers. Une émotion a besoin de s’exprimer pour passer. Plus vous allez serrer les dents, minimiser, vous dire "mais noooooon, ça ira... hein?" Plus cela risque de grossir. Je vous invite à faire de la place à vos craintes, à vos résistances, à vos peurs, à vos doutes. Exprimer les, c’est un pas important pour les dépasser.

Connaître la physiologie de la naissance va également jouer un rôle important. On peut facilement avoir peur de l'inconnu, en apprendre plus sur le sujet permet donc de mieux se préparer. 

Jusqu’où aller ? Douleur et souffrance durant la naissance

L’idée est que tant que vous êtes dans la douleur, c’est “ok”. C'est à dire que le travail avance, le bébé progresse, le col se dilate, vous pouvez être accompagnée à dépasser ce qui se passe.  Souvent, la mère quand elle en reparle parle rarement de souffrance.

Par contre, quand nous sommes dans la souffrance, bien souvent, le travail stagne, ça n'avance pas... et on ne sait pas trop pourquoi. Quand on va dans la souffrance, là la péridurale est intéressante. Car une fois la souffrance partie, le travail peut se remettre en route. Mais d’autres choses sont possibles avant de "sauter" sur le premier anesthésiste de passage : des mots bien choisis, la bonne personne qui va nous apporter du soutien. Nous proposer de bouger, d’utiliser un outil, ... 

Mais comment faire la part des choses entre souffrance et douleur ? 

Maïtie Trelaune propose ces 4 éléments

  • La douleur est descriptible, la souffrance ne l’est pas
  • La souffrance contient un élément affectif, la douleur pas forcément
  • La douleur est la manifestation aigue de la souffrance
  • On peut aller avec la douleur, la souffrance, c’est aller contre

La douleur est une alliée. Nous pouvons aller avec, plonger et nous dépasser à travers elle. La souffrance peut anéantir, briser, détruire, si on la subi. 

Souvent, on va dans la souffrance quand on ne comprend pas, on n'accepte pas, on résiste à la douleur. 

Et bien entendu, la naissance n'est pas un concours ! Il ne faut pas s’obliger à subir la souffrance. On peut avoir des résistances, et ne pas s’obliger à supporter quelque chose qui nous est insupportable. 

Se préparer à l'accouchement : Comment voit-on la naissance chez toi ? 

Le premier point que je vous invite à explorer : comment dans votre culture voit-on la naissance. Vraiment dans vos tripes, dans les discours qui vous ont toujours été véhiculés ?

En fonction de notre culture, d’où nous habitons,... Nous allons avoir une vision différente de ce qu’est la naissance et du rapport à la douleur lors de la naissance. Dans une culture ou la naissance est quelque chose de “naturel” et n’est pas vu comme une souffrance abominable, le rapport à la naissance et aux sensations alors ressentie sera très différent que dans une culture ou la douleur de la naissance est vu comme une horreur et où il est attendu que l'on fasse tout notre possible pour ne pas la ressentir. 

 J'ai déjà eu des client.e.s qui, en discutant de la naissance imaginaient, de manière intellectuelle et grâce à leurs lectures que la naissance est quelque chose de beau, de fort, de puissant, de naturel. Mais en allant en deçà de cela, dans leurs tripes, le discours entendu durant toutes leur vie refaisait surface : Naître c'est horriblement douloureux et c'est un exploit/de la folie d'y arriver sans péridurale.

Des outils qui aident :

  • Trouver un professionnel convaincu par vos capacités et que la naissance sans péridurale est possible et belle. Lui parler, accueillir et déconstruire vos craintes. Ce professionnel pourrait être : sage-femme, doula, thérapeute, ... 
  • S'entourer et lire des témoignages inspirants : notre culture est envahie par une image de la naissance vus comme une horrible souffrance. En lisant des témoignages inspirant de belles naissances en puissances qui vont donc vous permettre de déconstruire cette vision. Vous en trouverez certains sur mon site mais également dans le livre d'Ina May Gaskin "Le guide de la naissance naturelle". Et si vos amies veulent vraiment vous partager leurs récits de naissance, n'hésitez pas à leurs préciser que vous acceptez volontiers si ce sont des récits qui vont vous nourrir positivement.
  • La méditation : méditer atour de ces croyances, de ces craintes peut être un fabuleux outil.
  • L'hypnose

Se préparer à l'accouchement : Histoire de famille

Si dans votre famille vous avez des récits de naissances traumatiques, ou il est “évident” qu’on prend la péri. Votre relation sera y très différentes que si vous êtes dans une lignée de femmes pour qui naître est une expérience positive et réjouissante. 

  • Notre naissance : si dans le récit qui nous en a été fait, si dans l’image que nous nous faisons de notre naissance nous avons une vision négative, que nous avons fait souffrir, nous avons "failli tuer" notre mère, nous pouvons avoir du mal à vivre une naissance en puissance. Contrairement à une personne ayant une vision positive. 
  • Les femmes de notre famille : A nouveau, est ce que ce sont de beaux récits inspirants, ou des films d'horreurs qui nous sont raconté ? 

Se préparer à l'accouchement : L’environnement lors de l’accouchement

Lors de l’accouchement, nous devrions toujours être la “reine”. C’est nous qui mettons au monde notre enfant. Les positions, ce que nous avons envie de faire nous aide à traverser la naissance, à mettre au monde notre bébé. Si nous sommes entravés dans ce processus. C’est comme si vous aviez votre main dans le feu. Le message de la douleur vous informe de bouger votre main, la déplacer pour ne pas vous brûler. Mais on vous oblige à garder votre main dans le feu... mais on vous propose quelque chose qui vous permet de ne plus en sentir la douleur...

De plus, si lors de votre naissance, vous n'êtes pas vue comme la reine, alors peuvent venir des angoisses, amener de la souffrance.  

  1. Les contractions : Beaucoup de choses peuvent vous faire du bien lors de la naissance de votre enfant. Des outils, des manières de voir... mais si l'équipe qui est autour de vous n'est pas soutenante de votre projet, cela le rendra bien plus difficile. 
  2. Transformer votre vocabulaire : Bien souvent, nous sommes dans un vocabulaire de la peur, de la crainte : contractions, douleur (comme dans le titre), cela n'inspira pas à la nécessité. Beaucoups de doulas notamment préfères d'ailleurs utiliser le mot vague. Pour accouchement également, pourquoi pas un mot comme enfantement, naissance. 

Tous ces éléments (et tant d'autres!) sont des points que j'aborde régulièrement avec les mamans que j'accompagne. Si cela vous questionne ou si vous désirez être accompagnée, n'hésitez pas à me contacter!

Publiez votre commentaire


Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.

Flux RSS de commentaires de cette page | Flux RSS de tous les commentaires